LE NORD

BATTAMBANG, SIEM REAP ET LES TEMPLES D'ANGKOR

 

Le trajet en bus de Sihanoukville à Battambang nous prend toute la journée. Départ le matin à 8h30 pour arriver à Phnom Penh vers 12h30. Départ à 14h30 pour finalement arriver à 18h30. Maëva a eu du courage de vouloir faire le trajet. Nous décidons de rester la journée à l’hôtel pour lui permettre de se reposer. On en profite pour faire des devoirs et pour aller au marché à côté afin d’ acheter des robes pour le cadeau de Noël des filles. Evidemment, elles viennent avec. Depuis qu’elles ont vu un Père Noël noir en Guadeloupe, elles ont eu des doutes. On aura du mal à leur faire croire qu’après le blanc et le noir il puisse aussi être jaune !                                                                                                                                          Le soir nous partons en tuk tuk voir le cirque de Battambang. Nommé le Phare Ponleu Selpak (La Lumière des Arts). C’est une association cambodgienne qui améliore la vie des enfants et de jeunes adultes. Dans les environs de Battambang, ces jeunes, vivent avec leurs familles, dans la précarité. Ils sombrent dans la drogue, sont battus ou vont travailler illégalement en Thaïlande dans des conditions très mauvaises. L’association leur offre un avenir professionnel après une formation de 4 à 6 ans. Le spectacle est essentiellement composé d’acrobaties. Il y avait de l’humour, de la poésie et une énergie folle. Les filles se sont régalées.                                                                                                                                   Comme Maëva va mieux nous organisons une sortie en tuk tuk pour toute la journée du lendemain avec visite de différents monuments de la ville, comprenant une balade à travers la campagne cambodgienne qui se finira à la Bat Cave. C’est une grotte d’où sortent des millions de chauves souris au coucher du soleil. On se lève guilleret et d’attaque. Nous visitons le palais du gouverneur. Une fois de plus, on se rend compte que dans un monde communiste, il est préférable d’être dirigeant. Nous continuons la visite par le temple de l’éléphant. C’est à ce moment, au pied de Bouddha, qu’Océane décide de nous montrer son aversion pour les religions à l’aide d’un somptueux rejet gastrique. Bon ben voilà, Océane prend le relais de Maëva. On avait soupçonné une petite intoxication pour la première. On s’oriente maintenant vers un virus. J’espère que nous n’entamons pas une loi de Murphy ou loi de l’emmerdement maximum. On annule la balade et on donne rendez-vous au chauffeur quand ça ira mieux.                                                             Heureusement, en face de l’hôtel, il y a un bon petit restaurant qui va devenir notre cantine. Il est tenu par Julien, un français associé avec un cambodgien. Nous mangeons le meilleur Lok Lak que nous ayons goûté. La semelle de bœuf a laissé place a une viande tendre et savoureuse. Je crois qu’en 4 jours, il a du voir la famille au complet une fois!!! Situation assez rocambolesque. Mais nos affres médicaux ne sont rien comparés aux inquiétudes que Julien soulève, lui aussi, quant aux prochaines élections. Il parle même de révolution. L’avenir est peut-être sombre pour le Cambodge.        In extremis, nous pouvons, le dernier soir, prendre un tuk tuk pour aller voir la Bat Cave et la Killing Cave. Le tour est bien rôdé. On arrive vers 15h et on gravit la colline pour aller voir un temple et la grotte de la mort. C’est une cavité où les khmers jetaient leurs victimes torturées. Des ossements trouvés sur place sont regroupés en ossuaire, juste à côté d’un bouddha couché. Puis nous redescendons pour assister à la sortie des chauves souris. C’est un flot ininterrompu d’une grosse vingtaine de minutes. Le spectacle est absolument sensationnel et unique. Partant chasser, elles reviendront en groupes éparses au petit matin.                                                                                                                                                                             Nous quittons Battambang le 24 décembre pour rejoindre Siem Reap et les temples d’Angkor. En guise de remerciement, la gérante de l’hôtel offre aux filles une écharpe à chacune. Nous n’avons pas pu faire tout ce que nous souhaitions ici, mais c’est le voyage! Après plus de 3h de bus, nous arrivons à la porte d’entrée de ces temples. Nous resterons 9 jours dans la ville. Entre la visite des temples, la ville, l’anniversaire de Maëva, les périodes de repos et des devoirs cela nous semble bien. Nous resterons 6 jours dans un hôtel plus proche des ruines et 3 jours dans un hôtel plus chic en ville avec piscine pour fêter l’anniversaire de la grande.                                                                                                                On laisse à Océane le 25 décembre pour se remettre complètement et on en profite pour se faire un déjeuner un peu plus élaboré. En fait, il n’y avait que le prix d’élaboré. Avec 18$ pour manger 4 asperges vertes, 1 bouquet de brocolis, 2 bouquets de choux fleurs et deux tranches de magrets de canards à l’orange vendus à des pigeons, c’est le repas de Noël le plus frugal jamais mangé. Bien loin des agapes occidentales. En plus, comme ils n’ont pas laissé reposer le magret après cuisson ce dernier rendait son jus et on avait droit à une sauce à l’orange sanguine… Sur le chemin du retour, il y a une galerie commerciale où il y un peu d’animation. Dans la galerie, il n’y a que des grandes marques : Dior, Versace, Chanel, Gucci… Elle est pleine de chinois, déversées par bus toutes les demi-heures, venant dépenser sans compter. La Chine c’est l’avenir. Ce pays peut quand même racheter la dette des USA. Dehors, les filles s’amusent dans une immense boule à neige remplie de boules de polystyrène. Du pop corn est distribué gratuitement ainsi que du vin chaud! Oui oui distribution gratuite de vin chaud. Ca change dans une ville où le Coulommiers est à plus de 8$ et le pot de Nutella de 680g à plus de 14$.                                                                                                                                                                                                             Le lendemain nous attaquons la visite des temples. Nous prenons le pass 3 jours qui est passé de 40 à 62$ en début d’année. Le pass 1 journée a lui quasiment doublé passant de 20 à 37$. Le gérant de l’hôtel s’en plaint car il a fait face à des annulations ou à une réduction du nombre de nuitées. Inscrit au patrimoine mondial depuis 1992, ce site religieux est le plus important au monde. D’abord hindous, puis bouddhique, il a servi du IX au XIV siècle. A l’apogée du royaume Khmer, qui s’étendait sur presque toute l’Asie du sud-est, la capitale Angkor comptait plus de 700 000 habitants sur une surface de 3000 km². Il ne reste que les temples car les habitations étaient construites en matériaux périssables. Evidemment l’endroit est touristique, plus de 1 million de visiteurs par an, mais l’endroit reste magique. Il y a bien sûr Angkor Vat le plus grand et le plus connu, le Bayon, ses bas reliefs finement décorés et ses tours à 4 visages. Néanmoins ceux que nous avons préférés sont Ta Phrom et Preah Khan. Deux temples où on laisse la végétation reprendre ses droits. A tel point que si on coupe les fromagers les édifices s’effondrent. Nous aimons ce mariage entre construction humaine et pouvoir de la nature. Ce lieu, par son travail de sculpture, est tout simplement unique. La tradition se perpétue car nous avons visités un lieu nommé les Artisans d’Angkor d’où sortent de très belles pièces sculptées.                                                                                                                                                                                                                                  Le Cambodge s’achève bientôt, mais nous ne pouvions pas quitter le pays sans goûter à des plats plus exotiques. Tout le monde s’y est mis. Nous avons donc pu goûter les criquets grillés. Océane en raffole. Et du serpent des prairies. C’est un long cure-dents où il n’y a pas grand-chose à manger dessus mais qui a le goût du poulet. Nous n’avons pas testé la tarentule et le scorpion. Mais nous dégusterons un succulent hamburger au crocodile. Pour faire passer cela nous avons commandé un bon gâteau pour l’anniversaire qui régalera nos papilles dans notre appartement hôtel. Avant, nous l’emmenons avec sa sœur, sur le lieu de son cadeau. Des tyroliennes, des ponts de singes et une descente en rappel au coeur de la forêt tropicale. Un souvenir qui leur restera gravé.                                                                                                                      Nous sommes le 2 janvier et notre visa s’achève ce jour. Nous reprenons donc le bus pour le Laos. Cela va nous prendre, avec le passage de frontières, une journée. Nous avons bien aimé ce pays à l’histoire riche et aux paysages variés. C’est un peuple qui a toujours le sourire et de ce fait le rend très sympathique. L’organisation des transports s’est faite sans problème, dans la lignée du Vietnam. Dommage qu’il soit devenu assez cher en s’alignant sur le dollar...

 

LE SUD

PHNOM PENH, GOLFE DE THAÏLANDE

 

Après avoir passé la frontière sans souci entre Moc Bai et Bavet nous entrons au Cambodge. Notre première impression laisse apparaître un pays plus pauvre et surtout plus sale que le Vietnam. Nous allons constater qu’il est également plus cher pour les touristes. En effet, tous les prix sont en dollar. Les riels sont presque abandonnés et servent seulement à rendre la monnaie des centimes de dollar. Le Cambodge est certainement un des pays ayant le plus souffert en Asie du Sud-Est. La colonisation française, la guerre civile commencée en 1967, entraîné dans la guerre du Vietnam (le Cambodge est le pays le plus bombardé de l’histoire) et pour finir par le régime totalitaire maoïste des Khmers rouges. Et ce n’est peut-être pas fini. Le pays est aux mains de Hun Sen (ancien Khmer rouge ayant retourné sa veste avant l’invasion du pays par le Vietnam) qui a instauré un régime autoritaire corrompu et népotique. Il y a beaucoup d’expatriés français ici et ceux avec qui nous avons discutés sont inquiets quant aux élections de juin prochain. Pouvant perdre ces élections Hun Sen a réussi à faire interdire le seul parti d’opposition le menaçant grâce au recours à la cour suprême qui est à sa botte. Le Cambodge est à l’orée de grosses manifestations. Voilà pour le contexte politique et économique.                                                                                                         Nous arrivons à Phnom Penh et nous sommes surpris de découvrir une ville avec moins de deux-roues mais avec un certain nombre de voitures. Beaucoup de 4x4 rutilants, des Mercedes, des Porsche Cayenne. On a l’impression qu’une société à 2 vitesses s’est crée : les très riches et les très pauvres. Ces derniers utilisent principalement les tuk-tuk, qui eux sont nombreux. Ce sera également notre mode de transport dans les villes. Au Vietnam, il y en a très peu, ou alors pour les touristes, car ils utilisent le vélo pour pousser la charette. Au Cambodge, c’est une pétrolette qui tracte la charrette. Les locaux l’utilisent énormément. Comme au Vietnam, nous continuons à voir des chats à la queue coupée. Notre enquête se poursuit. Selon certains c’est génétique, selon d’autres la queue a été cassée ou coupée à la naissance pour s’assurer une place au paradis. Peut-être est-ce un mélange des deux. Une queue coupée volontairement qui au fil des années est devenue génétique. Nous ne le saurons jamais.                                                                                                                                                                           Phnom Penh est une ville où il est agréable de se promener. On longe le quai Sisowath. Il borde la rivière Tonlé Sap qui se jette dans le Mékong. Nous y découvrons des pêcheurs qui lancent le filet à la main. Bien plus étonnant, nous voyons des enfants pêcher à la barre de fer. Ils se postent dans l’eau, là où les égouts de la ville sont déversés, et frappent avec précision pour assommer les poissons. Cela fonctionne à merveille. Nous sommes dimanche et le quai est animé. En face du palais royal, les cambodgiens se réunissent pour prier. Une coutume veut qu’ils «achètent» un oiseau en cage. Ils le tiennent dans la main et au moment de le libérer font un vœux. L’oiseau bien dressé revient quelque temps après chez son propriétaire! Nous allons visiter le palais royal. Selon certaines personnes c’est un peu l’équivalent de celui de Bangkok. Comme nous ne ferons celui de Thaïlande…                                                                                                                                                                                                      Il est un peu kitsch et surtout cher pour ne visiter que les bâtiments de l’extérieur. La pagode d’argent est la seule bâtisse où l’on peut rentrer et la salle du trône peut se voir de l’extérieur. Et pourtant, elle ne s’utilise presque plus. Un peu comme si on ne pouvait visiter la galerie des glaces de Versailles que de l’extérieur. Derrière le palais, sur la route de notre restaurant, un autre monde s’offre à nous. Les canaux des égouts à ciel ouvert. L’odeur y est putride. Des gens tiennent des commerces ou des restaurants à côté. On se dit que le roi Sihamoni a trouvé le bon filon pour vivre décemment en faisant payer la visite de son palais inusité une fortune. Ce ne sera pas ici, mais dans un très bon restaurant du centre, que nous irons goûté l’Amok Trey, le plat khmer par excellence. C’est un poisson à chair blanche cuit à la vapeur avec du lait de coco, quelques légumes et différentes épices dans un panier confectionné en feuille de bananier. C’est exquis.                                                              Le ventre plein, nous allons visiter une pagode près du Palais Royal. A peine entré, un vieux monsieur s’approche et nous invite de prier avec lui. Il allume des bâtonnets d’encens et nous en donne un à chacun. Il continue la prière puis il prend des fils de coton rouge tressés qu’il asperge de parfum. Puis, il en noue à chacun autour de notre poignet en continuant à prier. Cette offrande doit nous apporter protection, santé, chance et bonheur. En tout cas nous l’espérons. Nous prenons le ferry pour rejoindre Koh Dach. C’est une petite île sur le Mékong surnommée l’île de la soie. Nous pouvons y découvrir l’élevage des vers à soie, puis le tissage d’étoffe. Avec un cocon il est possible d’obtenir 100m de fil. L’extérieur du cocon est de qualité secondaire, alors que l’intérieur à un toucher d’une finesse et d’une douceur incomparable.                                                                   Avant de quitter Phnom Penh, nous nous devons d’aller voir la célèbre et funeste prison S21. C’est une ancienne école qui a servie de base de torture au régime totalitaire de Pol Pot. Au début, seuls les opposants et les intellectuels y étaient incarcérés. Basé sur l’idéologie maoïste, seul ceux qui travaillaient la terre trouvaient grâce à leurs yeux. A tel point qu’ils massacrèrent tous les médecins. Comme il n’y avait plus personnes pour les soigner, des «infirmières» s’entraînaient sur des oreillers pour administrer des piqûres de sucre! Les médicaments occidentaux étaient prohibés. Puis la paranoïa a touché le régime et les purges ont eu lieu au sein même du parti. Il est très difficile d’en parler mais il y règne une atmosphère comparable à celle que j’ai connu en allant au Struthof. Des âmes tourmentées sont ici. Il faut y aller pour toucher du doigt l'horreur et la bêtise humaine. Nous y sommes restés 3h30 et les filles se sont montrées très intéressées. Accueillis comme des libérateurs, les membres de l'Angkar étaient des fossoyeurs. Près de 2 millions de personnes, soit 20% de la population, furent exécutées de 1975 à 1979. A la libération de S21, il n’y avait que 7 survivants sur les 15000 passés par ici. Dont Bou Meng, que nous avons rencontrés et qui doit sa vie à son statut d’artiste peintre. Comme quoi l’art, grâce à l’égo des tortionnaires, peut triompher de la barbarie. Malgré toutes ces épreuves, nous trouvons les cambodgiens très souriants. Peut-être simplement le bonheur d’être là et d’exister.                                                                                                            Nous mettons le cap sur Kep. Une des deux plages de sable du Cambodge avec Sihanoukville. Nous logeons dans une bien jolie guesthouse tenue par Dominique, un français en ménage avec une Khmer. Il est de bon conseil pour les visites, dont une très belle pagode perdue au milieu de la végétation et méconnue des touristes. Ici les filles sont contentes car il y a de nombreux chatons (à la queue coupée) et elles peuvent profiter d’un jeu de petits chevaux. Le lieu se prête également à l’avancée de l’école car nous avons une grande terrasse privative. Les filles apprennent bien et nous sommes en avance aussi bien en français qu’en mathématiques. Maëva maîtrise les pourcentages, la proportionnalité et les fractions grâce au Cap Maths. En français, elle a appris le passé simple et nous orientons les exercices sur les dictées et rédactions. Océane a beaucoup progressé en écriture et lecture, elle commence à maîtriser les multiplications jusqu’à 5. Après je dois avouer qu’elles connaissent d’avantage les capitales d’Asie que celles d’Europe et qu’elles maîtrisent mieux l’histoire du Vietnam et du Cambodge que celle de France.                                                                                                                                                                                  Kep est une petite station balnéaire bien tranquille la semaine. Le week-end beaucoup de cambodgiens de la capitale viennent s’y baigner ou passer un moment en famille. Il est amusant de les voir débarquer en pick-up et se précipiter tout habillé dans l’eau au milieu de touristes en maillot de bain. Ici on évite de bronzer sinon cela signifie que l’on travaille dans les champs. Ils viennent jouer au ballon dans l’eau ou barboter car très peu savent nager. En tout cas les filles sont contentes de retrouver une plage de sable. La première depuis la Guadeloupe. A la fin de la journée de nombreux singes viennent se régaler des restes de nourritures. Ils vivent en apparente harmonie avec les locaux. Nous avons la chance de voir un groupe de femelles avec leurs petits accrochés au ventre. Kep est aussi réputé pour son crabe. Le crabe bleu. Ils sont assez petits et de moins en moins nombreux. La surpêche évidemment. Nous l’avons goûté et il a le goût...du crabe. Ce n’est pas la peine de casser trois pattes à un canard.                                                                                                                                                                                        Il y a un produit bien plus intéressant dans les environs. C’est le poivre de Kampot. On le cultive aussi bien à Kep qu’à Kampot à une vingtaine de kilomètres et toute la région possède l’IGP. C’est le premier produit cambodgien a bénéficié de ce label. Un des meilleurs poivre au monde. Avant l’arrivée des Khmers rouges, ce poivre était à la table de tous les grands restaurants gastronomiques. Les Khmers ont tout détruit pour le remplacer par des rizières. Les plantations se relèvent petit à petit car la concurrence est rude avec les pays voisins. Pourtant c’est le seul qui possède un sol idéal en latérite. Lorsque je vois la quantité de poivre vert servie dans les restaurants de Kep avec le crabe, je peux vous assurer qu’il s’agit d’un poivre du Vietnam. Nous prenons donc un tuk-tuk pour aller visiter une plantation à une quinzaine de kilomètres de Kep. Nous avons droit à une visite guidée en français faite par des volontaires helpx. Elle était très instructive pour les amateurs de poivre. Nous dégustons le poivre blanc, rouge, noir et surtout le vert qui est frais. Ce dernier, non destiné à l’export, est épicé. C’est une explosion de saveurs pour les papilles. Evidemment, nous en avons acheté sous vide et il voyagera en Asie et en Afrique avant d’être utilisé en France. Le poivre vert est récolté jeune et se trouve surtout en bas de la liane qui est moins exposé au soleil. L’oxydation naturelle le rend noir. Le poivre rouge, utilisé pour les viandes rouges, est récolté, plus tard, à maturité et nécessite un ensoleillement plus important. Le poivre blanc est un grain rouge auquel on a retiré l’enveloppe pour n’en gardé que le coeur. Pour les fruits de mer. A la place de Ducros qui se décarcasse, utilsez celui de Kampot qui dépote.                                                                                                                                                                                                                  Nous ne pouvions pas quitter Kep sans aller déguster du poisson au barbecue au marché aux… crabes. Il est exquis pour un prix dérisoire : 4€ les 2kg. Nous y allons 2 fois de suite lors de notre séjour. Une fois de plus nous prenons un tuk-tuk pour rejoindre Kampot à 20km. Nous avons réservé une guesthouse un peu éloigné du centre afin d’être au calme pour 3 jours. Nous avons fait le bon choix. Il y a de nombreux jeux pour les enfants. Tennis de table, jeux de société, déguisements, balançoires, beaucoup de livres en français...Et puis il y a les sauts dans la Kampot River depuis les pontons. Je crois que les filles y ont passées la majeure de leur temps. Un soir, nous faisons une sortie en pirogue sur la Kampot River pour aller voir les lucioles. Essentiellement regroupées sur un arbre et malgré la féerie du lieu, nous préférons la balade en bateau dans la nuit au clair de lune. Nous rencontrons un peu tard une autre famille de voyageur français avec leurs 2 garçons. Egalement partis sur un an, les filles sont ravis d’avoir trouvé des copains pour jouer un après-midi et une matinée. Nous y avons rencontré un suisse qui nous a peut-être offert un nouveau projet à moyen terme. La guesthouse «Les Manguiers» restera un bon moment. En plus des rencontres, il est adapté aux familles. Mais il est temps de partir.                                                              On continue de remonter le golfe de Thaïlande pour rejoindre Sihanoukville. C’est LA station balnéaire du Cambodge. Elle est prise d’assaut par les occidentaux et par les chinois. Ces derniers se sont accaparés la ville en construisant des casinos-hôtels et des commerces pour chinois. D’ailleurs les enseignes en sinogrammes sont plus nombreuses qu’en khmer. Les chinois consomment chinois dans des boutiques chinoises, des hôtels 5 étoiles chinois et des restaurants chinois. Tout cela au Cambodge. Comme au Vietnam, les chinois ne sont pas aimés car ils sont bruyants, ne respectent rien, se croient chez eux. Excepté les hommes politiques, aucun cambodgien ne profite de la manne financière. Le péril jaune.                                       Pour nous, c’est un lieu de passage obligatoire avant de rejoindre Koh Rong. Une île en face du continent. Les bateaux partent d’ici. Nous y resterons 2 nuits car les tarifs y sont excessifs. Il y a des speed boat et des bateaux de pêches. Nous arrivons à Koh Rong en speed boat sur une mer d’huile. L’eau est turquoise comme en Guadeloupe et cela fait du bien. Le gérant de l’hôtel est sympa et aime jouer au GO du club med avec envol de lampions, spectacles avec des torches enflammées. Nous ne pourrons pas tout faire car Maëva tombe malade. Fièvre, maux de ventre, vomissements, anorexie...On doit quitter l’île et nous reprenons le speed boat. La mer est plus agitée et cela tourne au cauchemar. Pour avoir déjà pris de nombreux bateaux, nous savions que cela allait taper un peu. Le «capitaine» (je doute de son permis) met les gaz et dès le départ le bateau s’envole, retombe dans un fracas et une vague énorme nous submerge. Nous sommes trempés de la tête aux pieds. Les gens sont paniqués, crient, pleurent. Nos filles sont terrorisées. Les autres enfants, dont 2 bébés, sont en larmes. Je me dis que l’heure nécessaire pour rejoindre le continent va paraître une éternité. Nullement échaudé, le «capitaine» continue jusqu’à ce qu’on lui hurle « slowly ». Les moussaillons de pacotille s’esclaffent. Affligeant. Vitesse un peu réduite, plus d’eau ne rentrera, mais nous décollerons plusieurs fois de nos sièges. A l’arrivée, les gens sont heureux d’être en vie. Les filles ne veulent plus monter dans un bateau. Bande de c….On récupère nos sac à dos avec une odeur persistante de poissons. Certainement un chargement précédent. Ce fût notre pire expérience en bateau. Sa vitesse est complètement inadaptée avec des gens qui n’ont rien à faire là. Nous avions l’impression d’être dans le tambour d’une machine à laver ou dans un voilier du Vendée Globe dans les 50èmes hurlants. Lorsque l’on transporte des passagers cela relève au mieux de l’incompétence, au pire de l’inconscience. Nous apprendrons plus tard que cette compagnie casse souvent ses moteurs et que la semaine précédente un bateau a fait naufrage. La Buva Sea Cambodia est une compagnie à éviter.                                                                                                                                                                                                                                  Nous avons choisi un excellent endroit pour nous remettre de nos émotions. Un petit resort italien bien sympathique à 8 km de Sihanoukville. Les bungalows sont disposés autour de la piscine et nous pouvions quasiment sautés dedans au lever du jour depuis la chambre. Dans cette Little Italy les pizzas et les pates sont excellentes et cela fait du bien de manger autre chose que les sempiternels riz ou noodles. Seul ombre au tableau, Maëva récupère difficilement. Plus de nausées, plus de fièvres mais toujours aucun appétit et une grande fatigue. Nous hésitons longuement entre rester ici, poursuivre notre chemin jusq’à Battambang ou nous arrêter à Phnom Penh pour aller à l’hôpital. Son choix est de continuer pour faire toute une journée de bus de Sihanoukville à Battambang via Phnom Penh. Et ce fût le bon. Nous quittons le sud cambodgien pour rejoindre le grenier du Cambodge et surtout les temples d’Angkor.